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Et si demain...       Carolle Bertrand
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21 mars 2012

Sico Sico par ci Sico Sico par là...

Carolle Clin Oeil de la vie                                                                                                                      

Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 21 mars 2012

 Mé vieux!... c’était-ce en 1900 quel  tranquille donc, cette joyeuse annonce à la télé qui nous promettait le plaisir d’attaquer la peinture de nos murs et d’en sortir plus que vainqueurs : 2 heures max, meubles et tout remis en place, une seule couche et hop on s’installait confortablement dans son fauteuil puis… je ne me souviens pas, j’imagine qu’on regardait la télé. Tu te souviens de la chanson? ‘Sico Sico par ci, Sico Sico par là…’!!! par là, par là, par ci, par ci… quelle horreur. À l’époque, je m’étais dit « Hey, moi, si jamais je peinture, ce sera facile et merveilleux, ce sera Sico Sico par ci, Sico Sico par là.

 Ben là, j’suis ‘dans l’jus’ comme on dit. L’élément déclencheur fut une niaiserie que je m’étais fait dire l’été dernier, à laquelle j’avais répliqué solidement: « Ben, continue tes niaiseries mais moi, j’m’en vais me faire une ‘belle’ chambre! » J’étais sérieuse, oooui! Je venais d’enclencher tout un processus et je suis dans le processus. Le tapis, bien installé depuis 35 ans – première chose à sortir d’ici, ce sera thérapeutique. Toute une thérapie en effet (je ne pensais pas en avoir besoin autant!). Coupe en bandes, arrache et roule tapis et sous-tapis qui se désintègre. Arrache les plinthes, les p’tites baguettes de bois pleines de minis clous qui nous écorchent les mains, et ça continue. Plus j’avançais, plus je sentais que non seulement j’allais me faire une belle chambre mais que la maison au complet allait y passer.

 De fait. Plancher de bois franc partout, Valentine est partie pour la gloire. Matelas? J’ai eu beau l’encenser à la sauge, faisant le tour de gauche à droite, puis en-dessous et au-dessus, prescription amérindienne pour chasser les mauvaises énergies, rien à faire pour le purifier – Dehors! Les matelas, ça emmagasine des affaires… L’antiquité d’appareil de télé sur vieux meuble IKEA à roulettes… non, franchement, sur ce beau plancher, ça ne va vraiment pas. Dehors! Écran plat, 47 pouces, rien de moins, le remplace – il est temps de faire du rattrapage de films et de voir qui est ce Guy A. Lepage dont tout l’monde parle. 

 J’essaie presque toutes les marques de peinture et le résultat est le même : préparation à n’en plus finir, choix de couleurs à rendre fou, découpage long longtemps, ardu, salaud. Des pinceaux, des rouleaux, des p’tits machins de toutes sortes pour faire le découpage, un autre pour faire les coins mais qui n’arrive pas à faire le coin du coin… ouf! Et que dire des bacs à peinture? Conseil pratique : acheter les doublures en même temps que le bac sinon on revient à la maison avec des doublures qui ne font pas dans le bac (font-ils exprès?).  Quelle horreur! On dirait qu’on passe notre vie à essayer de s’installer.

 Alors là, tu m’imagines dans l’garde robe… Sico Sico par ci Sico Sico par là, Sico Sico…Ouen, on ne fait pas tout ça sans repeindre les murs de la maison au complet, garde-robes inclus. C’est de moins en moins drôle. Après trois heures de cadres de fenêtres, la radio me tape sur les nerfs, je suis en train de ruiner mes CD avec mes mains pleines de peinture et, de toute façon, la musique m’énerve et ne s’harmonise pas du tout avec cette chanson qui continue de se fredonner en boucle  dans ma tête et qui prend de plus en plus toutes sortes de tournures imprévisibles et moins joyeuses. C’est donc la télé qui va couvrir les p’tits mots qui me sortent de la bouche par ci par là. Après tout, il faut qu’elle serve, en attendant que ‘on s’installe confortablement dans son fauteuil’… dans quelques semaines. J’oscille donc entre CNN et RDI – 20 blessés dans un accident d’autocar, un train a déraillé je ne sais plus où ni combien de morts, des kamikazes se sont fait sauter par ci par là, quelques enfants sont enlevés ici et là, le blitz électoral américain éternel coûte des millions aux candidats (des millions de dollars!), un soldat américain massacre tout bonnement seize Afghans, des tornades font d’autres morts, l’esclavage existe toujours en Mauritanie, le Japon un an plus tard, une série d’explosions fait 150 morts et des centaines de blessés dans la capitale du Congo, etc. Wow! C’est ça qui se passe dans le monde, hein? C’est ça qui intéresse le monde, hein? Personne n’a mentionné combien de beaux petits bébés sont nés aujourd’hui, combien de colibris sont en route vers le Québec.

 Ma p’tite chanson se transforme, Sico Sico devient peu à peu Om Mani Padme Hum (Ô joyau au cœur du Lotus), un mantra bouddhiste de compassion qui, dit-on, confère une puissante protection contre toutes sortes d’influences négatives et de dangers. Je poursuis la tâche, ‘zen’ autant que je le peux, ça devient même plaisant, pas de presse, j’ai l’éternité pour comprendre que peut-être, au fond, on ne va nul part, que le temps n’existe pas, que tout n’est qu’une illusion, qu’on est déjà bien installé dans le processus de création de l’Univers.

 Ma chambre a maintenant un ‘look’ Zen avec salle de bain genre ‘spa’, c’est beau. La maison au complet se transforme, c’est vraiment beau. Je me suis procurée un palmier, c’est bon. Om Mani Padme Hum, les colibris s’en viennent.

 

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Commentaires
V
La chanson de la pub des années 1970, ''Sico Sico par ci, Sico Sico par là'' n'est pas une idée de Jacques Bouchard où Marcel Lefèbvre mais bien d'un inconnu qui travaillait à l'époque dans une succursale de Val Royal de Boucherville, 100 rue Demuy coin De Montbrun. Agée d'environ 22 ans je travaillait dans la cour à bois, mais un jour j'ai dû aider un confrère à l'intérieur, pour le montage d'un présentoir d'échantillons de couleurs SICO qui venait de faire son entrée en magasin.<br /> <br /> R.Biron Varennes, Qc. ( rene_biron@hotmail.com )
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