Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Et si demain...       Carolle Bertrand
Publicité
Et si demain...       Carolle Bertrand
Et si demain... Carolle Bertrand
Archives
Visiteurs
Depuis la création 13 766
29 septembre 2014

Hélicoptères de septembre

69793369_p    

Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 2 juillet 2014

Plusieurs m’ont mentionné qu’ils attendaient, comme à chaque année en août, des chroniques du genre « En direct du pays des baleines ». Ils ont même imaginé que je n’étais pas allée sur la Côte Nord. Mais oui, début août, je filais vers le Paradis marin des Bergeronnes. Alors qu’ici on me dit que le mois d’août n’a pas été super, là-bas ce fut exceptionnel – très chaud avec très peu de vent, ce qui nous permettait d’entendre le souffle explosif de la baleine bleue même à des kilomètres. Blizzard (alias Blanche Neige), une baleine à bosse que l’on reconnaît facilement, nous a donné des spectacles comme je n’en avais jamais vus. Je n’ai pas écrit mais j’ai beaucoup dessiné.

Aujourd’hui, toutefois, c’est de mon retour à Aylmer que je veux parler… des hélicoptères de septembre. Depuis maintenant 38 ans que j’habite Aylmer-Nord, fin août/début septembre, ce sont les outardes qui me réveillent le matin à leur passage. Je me rendors facilement. Mais là, depuis les 6 ou 7 dernières années, des hélicoptères passent au-dessus de ma maison après les outardes. Et je ne me rendors pas. Elles passent et repassent pendant des heures, avec ce vrombissement qui fait vibrer toute la maison. Les premières fois que je les ai entendues, pendant des jours et des jours, j’ai cru qu’on cherchait quelqu’un dans le bois par chez nous, un criminel dangereux peut-être. J’ai même cru que j’étais peut-être en danger.

            Eh bien, je me rends compte maintenant qu’on cherche du cannabis. C’est le temps des récoltes, paraît-il. Mé vieux! Ça coûte cher ça – les hélicoptères, l’essence (polluante, j’imagine), le personnel à bord et l’équipement spécialisé de détection. Sans compter les coûts impliqués quand on tombe sur le « gros lot » – mobilisation d’escouades policières, arrestations, accusations et tous les frais de cour associés, personnel spécialisé pour se débarrasser des plantes et coûts d’incarcération des coupables. Hum… est-ce vraiment ça qu’on veut faire avec l’argent de nos impôts? Combien d’hélicoptères au pays sont affectées à cette tâche? Que ce soit illégal coûte très cher aux contribuables et, en réalité, serions-nous vraiment en danger et notre bien être serait-il menacé si on légalisait?

            J’ai peut-être une vision simpliste de l’affaire. Personnellement, je ne fume pas de cannabis, je n’aime pas l’effet qu’il a sur moi. J’ai toutefois l’impression que ce serait plus simple s’il était légalisé. C’est dangereux quand ce doit être ainsi caché, vendu ché-pas-trop où et comment par des producteurs (en masse!) qui ne paient pas d’impôts, en plus, sur leurs revenus. Si chacun pouvait faire pousser sa propre plante, il n’y aurait plus de « business » pour les producteurs et les revendeurs. Ils devraient probablement se trouver du travail, comme les autres, et payer des impôts, comme les autres. Pour l’instant, ils ne contribuent pas (sauf les 15% au magasin) mais peuvent bénéficier de nos routes, de nos divers services sociaux, dont celui de la santé, et se reposer et fêter tout l’hiver. C’est quand même choquant.

            Pourquoi ne pas simplement légaliser? Après tout, on peut laisser les pissenlits pousser sur nos terrains pour faire son propre vin. On peut brasser sa bière à la maison. Moi, je ne pense pas que ça augmenterait beaucoup la consommation. J’ai l’impression que ceux qui veulent consommer consomment, l’approvisionnement est devenu facile pour le petit consommateur.        

            C’est sûrement juste une question d’argent. Serait-ce nos gouvernements qui cherchent le moyen de faire de l’argent avec un produit de consommation tant convoité, qui y voient une mine d’or. Des fois, je me demande même si l’industrie pharmaceutique ne serait pas derrière toute cette affaire… Partout dans le monde, on vente de plus en plus les propriétés médicinales de cette plante – pas nécessairement sous la forme de produit à fumer, mais l’huile et les cannabinoïdes qu’on peut en extraire. S’il y avait là une cure pour le cancer ou autres maladies qu’on pourrait faire pousser soi-même sur son balcon… jamais on ne le permettrait!

            Quand on pense, en plus, que le chanvre est une source potentielle d’énergie verte! Une source d’énergie alternative aux énergies nucléaire, pétrochimique et du charbon, qui sont des ressources limitées, coûteuses, polluantes… et sources de guerres. Si on s’y mettait tous, à la grandeur du pays, gouvernements de la partie, on n’aurait peut-être plus besoin de ce pétrole pour lequel le monde se tue. On ne sentirait peut-être pas le besoin d’aller foutre un port pétrolier à Cacouna, en plein cœur de la pouponnière des bélugas du Saint-Laurent. C’est à cet endroit que les femelles mettent bas et que les bébés passent les premières semaines de leur vie.  

Si tu souhaitais lire quelque chose sur les baleines, le livre de Dominique Demers « Pour que tienne la terre » est extraordinaire. 

 

cannabis 2

 

cannabis

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité