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Et si demain...       Carolle Bertrand
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19 janvier 2018

Le Chemin me talonne

Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 29 décembre 2017

            À l’heure des bilans et des réflexions, je termine l’année avec une dernière chronique sur cette aventure du Chemin de Compostelle qui a fait de 2017 une année spécialement marquante pour moi.

            Je n’ai jamais été portée vers la randonnée. Une partie de moi ne voulait pas entreprendre cette longue marche. Une autre partie, toutefois, ne cessait de me rappeler à tous les jours qu’elle y tenait. J’ai acquiescé au printemps dernier, pensant qu’on pourrait revenir content de l’avoir fait, cocher ça et ne plus en reparler. Il n’en est rien. J’y pense à tous les jours, le Chemin me talonne. À la petite boutique où j’ai acheté mon équipement, j’ai lancé un « ouf, c’est cher ». La dame m’a répondu « mais, tu vas y retourner, ça va te servir plus d’une fois ». Je me suis dit qu’elle était malade, à mon retour ce serait un cas de kijjiji. Elle avait raison. Je vais y retourner.

 

Credential

 

QUELQUES RÉPONSES À DES QUESTIONS PRATIQUES QU’ON ME POSE

           J’y suis allée seule, j’ai aussi marché seule la majorité du temps. Certains, mais peu, parcourent ce chemin en groupe organisé. J’ai rencontré des gens qui le faisaient avec un/une amie, en tandem père-fils, mère-fille, en couple. Pour certains ça semblait très bien se passer, pour d’autres vraiment pas.

            Alors, comment on fait? On doit s’inscrire? Non. On décide d’une date, du temps qu’on a, du chemin qu’on veut entreprendre pour se rendre à Compostelle (plusieurs chemins possibles, j’ai choisi le Camino Francés, 800 km, départ Saint-Jean-Pied-de-Port, France), on achète son billet d’avion, son équipement, un guide et on s’entraîne à marcher, sac sur le dos – l’aventure extraordinaire est déjà commencée. J’ai acheté presque tout mon équipement à une boutique spécialisée « Compostelle », je ne le regrette pas du tout. L’Association Québec-Compostelle, chapitre Outaouais, est une ressource précieuse pour se préparer – information, préparation technique, marches d’entraînement et plus encore. Sur les chemins de Compostelle, on a besoin d’un « passeport de pèlerin » (la Credential)  pour loger dans plusieurs hébergements. On peut se le procurer via l’Association mais on peut aussi se le procurer sur place. Estampillé là où l’on passe, il  sert aussi à prouver notre parcours et donne droit à la Compostella, un certificat remis au pèlerin à Compostelle.

            Au jour J, fébrile on prend l’avion. Malgré les préparatifs, on s’envole vers beaucoup d’inconnus…

            Arrivé au point de départ, personne ne t’attends toi en particulier. On attend des pèlerins, c’est tout. Tu n’as pas à rendre de comptes à personne. Tu décides quand tu commences à marcher, le chemin est bien balisé, tu te débrouilles – mais l’entraide va de soi sur le Chemin. Comme je le mentionnais dans la dernière chronique, Éric, propriétaire du gîte à Saint-Jean-Pied-de-Port, insistait : « C’est VOTRE chemin, vous le faites comme VOUS l’entendez… » On n’est pas obligé de tout le marcher ce long chemin. On peut s’arrêter quand on le veut, prendre un bus ou un train pour un bout (quoique, certains villages n’ont de bus qu’une fois par semaine ou jamais!). Certaines gens font ce chemin en plusieurs étapes, sur plusieurs années. Moi, je me suis dit que j’avais peut-être cette seule occasion, j’ai donc décidé d’y aller pour la « totale ». C’est ce que je recommande si possible.

            Oui, à vélo, c’est possible. En général, les cyclistes ne sont pas seuls et ne se mêlent pas trop aux autres pèlerins. J’ai eu l’impression que pour la plupart d’entre eux, c’est plus un défi sportif.  Au fait, je n’ai parlé à aucun, alors, je ne sais pas vraiment. Chose certaine, c’est une toute autre expérience.

            Pour dormir? Pas de problème. Il y a des refuges (albergues) pour pèlerins dans les villages, parfois même avec chambres privées, et plusieurs acceptent des réservations. Dans les grandes villes, il y a des hôtels (avec bain privé!). Les grands dortoirs coûtent moins cher. On fait le chemin comme on le veut, mais par bouts, c’est comme on le peut!

            Et la bouffe? On s’attrape baguette/noix/saucisson/fromage pour la journée. Les villages ont des petits cafés-restos avec menus pour pèlerins pas chers incluant vin à volonté. Plusieurs albergues ont une cuisine que l’on peut utiliser. Pharmaciens et médecins sont assez faciles à trouver et se font un plaisir d’aider les pèlerins.

            Je dois déjà m’arrêter. Si Compostelle t’appelle, j’espère t’avoir donné le p’tit coup de pouce qui te manquait pour t’y décider. Ça en vaut vraiment la peine, surtout si on part sans attentes.

**********

Saint-Jacques de Compostelle, 2 juin 2017

Il y a 8 ans, je ne savais rien du Chemin de Compostelle. C'est par hasard que j'ai aperçu un clip YouTube qui montrait un énorme encensoir qui était balancé d'un bord à l'autre d'une cathédrale, même au-dessus des fidèles.

J'ai passé beaucoup de temps quand j'étais jeune dans notre défunte église Saint-Paul. L'objet qui m'impressionnait le plus était l'encensoir. Je le trouvais tellement beau et la fumée odorante qui s'en échappait était pour moi un mystère. Quand j'ai vu ce clip, je me suis dit que je devais trouver cette cathédrale et m'y rendre un jour. Il s'agissait de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle.

C'est de là que c'est parti.

Compostelle a donc fait son chemin en moi depuis 8 ans et m'y voilà. Que d'émotions!        

 

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Commentaires
L
Je ferai une partie du chemin de Compostelle ce printemps, seule car je veux faire ce que je veux !<br /> <br /> J'ai très apprécié la lecture de ces conseils !
Répondre
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