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Et si demain...       Carolle Bertrand
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9 mai 2012

La pêche est ouverte!

Carolle Clin Oeil de la vie                                                                                                                     

Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 9 mai 2012

     Ah les boys, toujours pas d’filles dans l’garage, peu importe le sujet. Voilà que depuis plus de deux mois je demande à un et à l’autre, amateurs de pêche, où est-ce que je pourrais bien trouver un ruisseau pour pêcher de la p’tite truite rouge. En général la réponse a été : « Ah, la truite de ruisseau? C’est rare maintenant, difficile à trouver, mais je vais m’informer pour toi. » Au fil des semaines, j’osais de temps à autre un « Et puis? » pour me faire dire « Oui oui, je cherche toujours, je vais te trouver ça; mais, tu sais, les gars y veulent pas dévoiler leurs ‘spots’. » Bon bon bon, évidemment, c’est une chasse gardée et l’ouverture de la saison de pêche, fin avril approchait. Quand même gentils, quelques-uns m’ont dit que si jamais ils en attrapaient, ils m’en rapporteraient. Hum, ils n’ont pas compris…

     Quand j’étais enfant, mon père, qui faisait la pêche commerciale de l’esturgeon, était aussi amateur de pêche à la truite. Je l’accompagnais très souvent. Pour la pêche dans les lacs, truite mouchetée ou arc-en-ciel, on partait avant le lever du jour pour se rendre quelque part que je ne connaissais pas, souvent au pied d’une montagne (ou colline? Moi, ça me paraissait toujours comme une grosse montagne). On y stationnait la voiture, la recouvrait de branches d’arbres, on prenait nos agrès de pêche, notre lunch et parfois nos sacs de couchage et on se frayait un chemin pour traverser cette montagne à pied. Une fois le soleil levé, on était installé très haut sur un rocher. En bas, il y avait un lac, un lac de truites. Et la pêche commençait pour la journée ou parfois pour la fin de semaine. Quelques directives importantes : pas de bruit, si jamais les gars du club arrivent sur le lac, pas un mot et nos lignes restent à l’eau – si ça mord, on coupe la ligne! (ce qui est arrivé quelques fois).  T’as compris, il s’agissait de lacs privés où seuls les membres du club avaient la permission de pêcher. Quels beaux moments! Pas question de se faire un feu pour nous cuire quelque chose à manger. Une fois, je me souviens, je nous ai fait cuire des œufs directement sur le rocher, chauffé par le soleil. Imagine!

     D’autres fois, on allait pêcher la truite de ruisseau. Délicieuse! Là, si je me souviens bien, ce n’était que des truites elles-mêmes qu’il fallait se cacher. On longeait le ruisseau jusqu’à ce qu’on trouve un bon ‘trou’ (dans le ruisseau, bien sûr; un endroit plus profond et avec un peu moins de courant), souvent juste à côté d’un arbre de travers, à moitié déracine, qui s’inclinait au-dessus du ruisseau. Mon père m’installait avec ma canne à pêche qui, très souvent, était tout simplement faite à partir d’une simple branche d’arbre (!); il évaluait la profondeur de l’eau, fixait mon p’tit flotteur blanc et rouge à ma ligne – celui-ci allait m’indiquer que ‘ça mordait’.  Je me souviens très bien de l’odeur de notre sac de pêche, genre sacoche  en toile de coton épaisse de couleur kaki, qui sentait la bonne truite. Mon père, lui, allait s’installer plus loin; il n’était pas toujours à ma vue. Silence et on attend…et on attend encore. Et puis hop! Le petit flotteur s’enfonce dans l’eau. Au même moment, je ressens des p’tits coups provenant de ma canne à pêche. Ça mord! Un instant de pur plaisir, peut-être même de bonheur! Les petites truites sont rusées, amusantes, joviales, je pense. Elles arrivent à vous manger le ver à l’hameçon sans même se faire prendre. Mais on joue quand même ensemble un petit tango très amusant et on se sent gagnant même si elle nous échappe.

     Toujours est-il que là, on est au printemps 2012 et je ne suis pas retournée à la pêche depuis le décès de mon père il y a une quarantaine d’années. Cette année, je veux y aller. Où sont ces ruisseaux? Quelque part par là dans le Pontiac? Ou encore direction St-Pierre-de-Wakefield? La pêche à la truite est déjà ouverte depuis quelques semaines, des boys sont prêts pour l’ouverture du dorée en fin de semaine. Ça y est, samedi matin, je me rends chez Canadian Tire, j’achète mon permis de pêche, une canne à pêche, quelques petits hameçons, des petits flotteurs blancs et rouges, des plombs. Je pense que j’ai ce qu’il me faut. La radio au poste de musique country 101,1 (pas de Radio-Canada aujourd’hui), direction Pontiac, c’est la chasse aux ruisseaux!

     Je te raconte la suite la semaine prochaine. Et si jamais, entre temps, tu as un tuyau, fais-moi parvenir un courriel!!

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Commentaires
M
J'ai bien aimé cette chronique. Drôle et charmant.
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