Cadeaux de Noël?

Clins d’œil de la Vie

Carolle Bertrand                        

Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 15 décembre 2010   

Ces cadeaux qu'on n'achète pas au magasin

La dernière chronique a suscité beaucoup de discussions intéressantes, je pensais bien en faire le sujet de celle-ci. Mais non, j’écris depuis une heure et je sens que je passe à côté de ce qui veut réellement s’écrire. Pause. Bougies, CD de chanting et me voilà sur la piste qui m’appelle réellement… les cadeaux de Noël qui ne s’achètent pas au magasin et les promesses.

Je ne sais pas ce qui arrivera d’ici la fin de ces 800 mots, je ne sais pas si j’oserai faire le saut (qui me fait sérieusement peur) avant de mettre le point final et de cliquer ‘envoyer’ -- direction Bulletin, direction imprimeur, direction 21 000 foyers d’Aylmer. Suis-moi, o.k.? Ne va pas lire les dernières lignes tout de suite, je ne les connais pas encore. Sans censure, je laisse s’écrire…

Ce matin, j’ai reçu un courriel – sujet : lettre au Père Noël; de : l’une de mes trois filles. Une longue lettre, incluant une demande particulière… quelque chose qui ne s’achète pas au magasin. C’est le plus beau cadeau qu’elle pourrait recevoir, celui qui lui apporterait le plus de bonheur, écrit-elle. Je n’ai pas besoin, ici, de préciser de quoi il s’agit, mais le cœur m’a fait des p’tits/gros tourbillons. Tu as compris que, le Père Noël, finalement, c’est moi! Hum… cadeau qui ne s’achète pas au magasin avec des $$, cadeau qui est pas mal moins facile à offrir – un VRAI cadeau, quoi!

Ah la p’tite mosusse! Quand elles étaient jeunes, les filles faisaient toujours une liste de souhaits pour Noël et la règle (que j’avais établie!) : le No.1 sur la liste est ‘sacré’ et le Père Noël fera vraiment tout ce qui est humainement possible pour l’apporter. Elle me ressemble. Plus d’une fois dans ma vie j’ai demandé à recevoir quelque chose qui ne s’achète pas au magasin, mais qui, hum…, demandait un effort de la part de la ‘personne’ concernée. Je me souviens aussi de l’importance que cela avait pour moi… que j’aurais aimé….

Alors vite je me crée une adresse hotmail « Père Noël » et lui fais parvenir une réponse en couleurs « HO HO HO! Commande bien reçue! », signée Mère Noël qui prend les courriels du PN puisqu’il a la mémoire courte des fois. Oufff! Qu’est-ce que je fais maintenant?

En bon Père Noël depuis environ 40 ans (j’étais déjà Père Noël avant d’être mère!), la commande me chicotte toute la journée; je prends mon rôle au sérieux et les filles ont toujours été raisonnables dans leurs demandes.

C’est le temps d’écrire la chronique. Je relis la lettre au Père Noël que j’ai reçue ce matin… ouen, ce qu’elle demande, c’est quelque chose pour moi, pour mon mieux-être. Le mieux-être des parents, c’est bien ce qui rend tout enfant heureux. Cela demandera des efforts soutenus et systématiques de ma part, du courage, de la détermination et de la discipline. Au fait, c’est quelque chose que je reporte à demain depuis un bon bout de temps. Comment m’assurer de remplir cette commande? Lui dire, oui, c’est une bonne idée et je vais faire de mon mieux? Faire de mon mieux? Ça veut dire quoi au juste? Réponse idéale pour ne pas réellement s’engager, pour ne pas se compromettre, pour laisser une belle place à l’échec. Ce n’est pas un cadeau!

Chez nous, le No.1 sur la liste au Père Noël est ‘sacré’ et pour moi, les promesses le sont  aussi. Alors j’ai trouvé : je lui écris ce que précisément je m’engage à faire et ce, pour les trois prochains mois – promis, c’est tout! Pas d’’à peu près’. Il y aura beaucoup de sacs de vidanges (de toutes sortes!) à la rue. Ce sera le ‘boot camp’!

Et là, je fais le grand saut : j’ajoute un BONUS. Dans la lettre au Père Noël, il était question de l’excellente mère que j’ai toujours été, de la guerrière avec des valeurs qu’elle admire, etc. – (entre parenthèse ‘sauf pour la cigarette’). Hum… message subliminal?... Alors voilà, bonus de Noël; je profite de cette tribune et j’annonce : je cesse de fumer pour trois mois à partir du 4 janvier!

Après, on verra. Je tiens à respecter ma promesse, donc, pour l’instant, je ne dis pas à vie. Fumeuse bien enracinée (du genre patch, nicorette + cigarette!), je ne vois vraiment pas comment j’arrêterais de fumer autrement qu’en l’annonçant ainsi sur la place publique. Imagine, j’aurais l’air fin si j’osais me promener en ville avec une cigarette! Et toi qui me lis, si tu m’aperçois sur un trottoir à chanter, danser et dire n’importe quoi (faute de cigarette pour me retenir, me contenir, me taire), n’appelle pas la police, viens plutôt te joindre à moi ou viens me tenir la main! C’est vraiment l’inconnu qui m’attend.

Grâce de dieu! Qu’est-ce que je viens de raconter là? Vite, clique ‘envoyer’ avant de changer d’idée! J’commence à m’en sentir faible… j’ai vraiment l’impression que je vais m’évanouir, parapapampam, sur mon tambour...

     

 mmYeah!!!!!!!!!!!!