Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Et si demain...       Carolle Bertrand
Publicité
Et si demain...       Carolle Bertrand
Et si demain... Carolle Bertrand
Archives
Visiteurs
Depuis la création 13 770
18 décembre 2013

« Je n’aurai pas le temps, pas le temps... »

69793369_p    

Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 18 décembre 2013

« Même en courant, plus vite que le vent, plus vite que le temps, même en 100 ans, je n’aurai pas le temps, de tout faire », paroles de Michel Fugain. Pour bien suivre l’esprit dans lequel je me trouve en ce moment, il faudrait que tu fasses une petite recherche YouTube pour écouter cette chanson si jamais tu ne t’es pas déjà mis à la fredonner. Apaisante, non? Alors que tout autour, c’est la folie furieuse, le tourbillon dans lequel notre société occidentale se trouve, en particulier en décembre, et duquel elle ne croit pas pouvoir s’extirper. J’ai bien dit ne ‘croit’ pas. Ce n’est qu’une croyance… mais, on marche avec les croyances, elles décident de notre réalité.

« De visiter toute l’immensité, d’un si grand univers… », paroles de Fugain. « Es-tu prête pour les fêtes? As-tu fini ton magasinage de Noël? », paroles des uns et des autres que l’on croise à cette période de l’année. La plupart se disent dépassés, épuisés, avouent à voix basse qu’ils n’aiment plus beaucoup ces festivités forcées, exigeantes et que ça coûte cher. C’est loin d’être une affaire de ‘visiter l’immensité d’un si grand univers’. C’est quoi, donc?

C’est Noël! Surconsommation à droite et à gauche. Besoin de décorations? L’embarras du choix, plus belles ou quétaines les unes que les autres, des rayons à n’en plus finir. Moi, ça m’étourdit et je repars sans rien prendre puisque je finis par ne plus savoir ce que je venais chercher. On se retrouve souvent à attraper n’importe quoi au passage, surtout quand l’heure approche. Un dernier arrêt à la pharmacie (qui vend de tout!) pour acheter des piles, du ruban, des serviettes de table ou autre petite affaire qu’il nous manque juste avant la fermeture le 24 et voilà qu’on dépense 100$ en un rien de temps. On est plusieurs à courir comme des poules pas de tête, menés à la fois par le goût de faire plaisir, la peur de décevoir, la nostalgie de Noëls d’antan ou d’enfance et la pression sociale qui nous aspire dans ce tourbillon.

Pourtant, les jours qui viennent nous offrent comme une fin de semaine bonus dans l’année, la 53e! – les 25 et 26 décembre, cette année un mercredi et un jeudi (Youppie! Tu prends congé le vendredi et voilà que tu as 5 jours de suite sans devoir te rendre au boulot). Qu’est-ce qu’on en fait? En plus, comme à chaque année, cette fin de semaine bonus est bonifiée : une journée complète sans magasinage possible, TOUT est fermé le 25… fiou! Même si on le voulait, rien à faire… quoique, il y a toujours une pharmacie qui vend de tout. Mais bon, j’aime me faire croire que tout est fermé.

                25 décembre, journée pyjamas/robe de chambre de rêve… un possible… Mais, en même temps, on veut aussi se retrouver en famille. On veut vivre le Noël des films, on veut revivre nos premiers Noëls. Comment concilier tout ça. Une de mes filles me demandait un jour « Mais, maman, je cours après quoi? » Je n’ai trouvé à lui répondre que « Après toi, je pense (Comme pour la plupart d’entre nous) ». La solution ne serait donc pas ‘là-bas’, elle serait ‘ici’. Pas évident, doit-on ‘composteller’ pour le saisir?

Je me demande à quoi la vie ressemblera dans 30 ou 40 ans. J’imagine que tout sera virtuel. Qui sait, peut-être enfin des Noëls en pyjamas, chacun chez soi, tout en étant virtuellement en famille. Les cadeaux seront livrés par des mini-drones. Imagine le spectacle en regardant par la fenêtre? Ce sera comme des étoiles filantes aux couleurs vibrantes, des feux d’artifice, des milliers de minis lutins allant à toute allure dans toutes les directions. Et les repas? J’imagine qu’ils sortiront tout chaud des imprimantes 3D. Hum, je pense qu’on a intérêt à suivre l’évolution de la technologie, sinon on risque de se retrouver pas mal seul au foyer… du bonheur!

                Au Défilé du Père Noël de l’an dernier, j’étais postée au bord du trottoir sur la Principale avec l’une de mes petites filles – 4 ans. Il faisait super froid et on regardait passer le cortège. Accroupie à ses côtés alors qu’un char allégorique impressionnant passait devant nous, je lui ai dit « Imagine, ces gens ont bricolé tout ça; ils ont fait les décors, l’éclairage, préparé la musique, ces gens ont tout fait ça. » Je me disais qu’elle connaissait bien le bricolage et je voulais qu’elle comprenne qu’il était possible de bricoler de pareilles beautés. WOW, quelle réaction! La réaction d’une petite de 4 ans qui en a déjà compris long sur cette vie qu’on se fabrique à mille milles à l’heure. Les yeux méga grands ouverts, admirant le char allégorique qui défilait devant nous, elle me dit, avec étonnement : « Mais, ils ont trouvé le temps pour faire ça? » Elle n’avait que quatre ans et elle avait déjà tout compris… on n’a pas le temps, on n’a pas le temps pour, on n’a pas le temps… comment donc trouver le temps… Belle p’tite fille! Vérité qu’on tente d’occulter, question de survie, pour laquelle on cherche une solution mais que l’on reporte à demain, faute de temps...

                Enfin, joyeusons-nous donc un Noël où l’on prend le temps… pour l’essentiel.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Très belle chronique. J'ai vraiment hâte d'en lire d'autres. Je cherche toujours tes chroniques dans le Bulletin d'Aylmer.
Répondre
Publicité