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Et si demain...       Carolle Bertrand
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25 août 2013

En direct du pays des baleines - partie II

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Chronique publiée par le Bulletin d'Aylmer le 21 août 2013

« Écris, moi je m’occupe de surveiller et je te dirai à quelle heure regarder s’il y a une baleine ou quelque chose d’intéressant. » Installée sur les beaux rochers lisses, devant le Café bleu du Paradis marin, c’est Ariane. Elle sait que je veux écrire mais que je n’arrive pas à m’y mettre parce que je ne veux rien manquer. Elle est venue me rejoindre au pays des baleines pour la fin de mon séjour. Ô surprise, c’est Natacha, Jean-François et le petit Niko (« Ti-Loup », 4,5 mois) qui sont venus la conduire jusqu’ici; ils en ont profité pour apprécier cet endroit merveilleux pendant quelques jours. Jean-François n’avait jamais vu de baleines. C’est tellement, tellement beau et émouvant de voir un adulte s’émerveiller quand une baleine sort tout à coup de l’eau. Il a eu droit à de beaux spectacles et pris de superbes photos.

            Pause// « Grand-maman Carolle, petit rorqual à ‘deux heures’! » C’est comme ça qu’on indique aux gens où regarder quand on voit quelque chose (baleine, phoque, paquebot ou kayak). J’en ai donc profité pour apprendre à Ariane à lire l’heure (ben enfin, en partie). Ici, droit devant nous, i.e. en regardant de l’autre côté du fleuve, juste devant, c’est ‘midi’. Donc, pour indiquer où regarder sur le fleuve, on se sert de 9h, 10h, 11 h, midi, 1 h, 2h et 3 h. //

            Un soir, ce sont des petits rorquals (là, je sais que je me répète mais je ne veux surtout pas que quiconque pense que c’est petit un petit rorqual – 9-10 mètres!) qui se sont mis à rouler sur eux-mêmes à midi et à 1 h. Ils ont commencé à la brunante et ont continué pendant plus d’une heure, juste devant nous. Tout le monde du Cap 1 s’est rassemblé sur le rocher. Ce fut une série de « oh » et de « ah » après chaque impressionnante roulade bouillonnante et bruyante, suivi de silences religieux, comme si personne n’osait respirer avant la  prochaine sortie. Ici, c’’est un tout autre monde.

            Voilà qu’une fois de plus, plein de gens ont ou bien mangé froid, ou brûlé ou encore se sont retrouvés avec un souper complètement collé et une bombonne de gaz propane vide. Personne n’est déçu. Après de tels moments renversants, où on a l’impression que la Vie nous a « choisi », on mange calciné, froid ou en giblotte et c’est tout à fait délicieux, succulent. La semaine dernière, on a eu droit à une soirée semblable. Là, les rorquals s’alimentaient – des sorties spectaculaires avec un bruit du tonnerre. On a fêté au bout du cap avec ces mammifères ancestraux. Trop drôle, une dame qui s’est retrouvée comme ça avec une douzaine d’entre nous juste devant sa tente, verre de vin en main, a fini par dire : « Avoir su que j’aurais eu autant de visite, j’aurais préparé des canapés! »

            Pause// « Grand-maman Carolle, qu’est-ce que tu écris? » //

            Je raconte donc à Ariane que j’écris des histoires pour le journal et que plein de gens à Gatineau peuvent ensuite les lire. Elle me demande si ses parents pourront les lire aussi. Je lui réponds que oui. Ariane veut donc contribuer à la chronique (à l’histoire), pour que ses parents puissent lire et savoir ce qu’elle fait. Je lui demande donc de me raconter l’histoire. C’est parti, elle dicte, j’écris :

            « Ariane a commandé toute seule son biscuit au thé vert au Café bleu du camping Paradis marin, c’est Jean-Marc qui lui a servi son bis-cu-it. L’autre jour, Ariane elle est tombée dans un trou de flaque d’eau et son appareil photo était brisé parce qu’il était plein d’eau. On l’a fait sécher pendant 2 jours et ce matin il était sec et, surprise, ça fonctionne. Ariane peut donc prendre des photos. Elle a tout de suite photographié une coccinelle et aussi un gros chien qui ressemble à un ours polaire (c’est vrai!). Ariane a vu beaucoup de baleines, des p’tits marsouins, des p’tits rorquals, beaucoup de bélugas et beaucoup de phoques. Elle a aussi photographié sa collection de roches roses, son feu de roches. Et c’est tout, l’histoire est terminée. »

            « Oups, on a oublié de raconter que grand-papa Donald et grand-maman Lise sont venus faire une petite visite au camping. C’est important. » Adorable. Elle m’explique que son papa pourra le savoir en lisant le Bulletin, qu’il faut qu’il le sache parce que lui aussi il aime ses parents.

            On va maintenant poursuivre notre belle journée au pays des baleines, on compte s’installer sur les rochers et peindre les supers coquillages ‘twistés’ (dont un qui était toujours habité!) et les morceaux de bois lissés par les années à la mer (dont un en forme de baleine!) tout en espérant que le rorqual d’hier reviennent nous faire des sorties à la F-18, complètement hors de l’eau. On n’a pas d’agenda précis au pays des baleines, ce sont elles qui mènent notre souffle, notre rythme et plus encore.

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